: : : Santé : : Activité sportive

Un proverbe français dit : " le travail, c'est la santé ".Il est communément admis que l'activité intensive du corps, par le travail (étymologiquement associé à la notion de " souffrance ") ou par le sport (" travail " physique sans contrepartie, gratuit, pour le simple amusement, en principe), entraîne un bon fonctionnement du corps.

C'est en partie vrai, grâce à la formidable capacité d'adaptation du corps humain et de son obéissance à la volonté humaine. En d'autres termes, si vous voulez améliorer vos capacités et vos performances, vous pourrez presque toujours y arriver, par la seule force de votre volonté et pour un temps plus ou moins long. C'est ce qu'on appelle vulgairement " se dépasser ", ou " cultiver " son corps.

Néanmoins, ceux qui pensaient naïvement que cette demande d'efforts supplémentaires ne s'accompagnait que d'avantages, par le simple fait du mérite, se trompent lourdement.

D'abord, il faut minimiser ce facteur de mérite, car les performances physiques (et y compris dans la capacité du corps à progresser) doivent beaucoup aux gènes (et donc, sont là de naissance, de manière inéquitable (c'est pourquoi les, athlètes " purs " et quelque soie la discipline, atteignent leur apogée dès l'accession à l'age adulte (autour de vingt ans, pour les hommes) et régressent rapidement (beaucoup partent à la retraite dès 25 ans)).Deuxièmement, ce mérite est lié à des activités certes pénibles, dans le sens qu'elles entraînent une souffrance physique (douleur), mais ne doivent généralement que peu de chose à l'activité de réflexion (qui entraîne une autre forme de pénibilité), de mémoire, d'observation, toutes choses pourtant assez spécifiques de l'être humain.

Quel véritable mérite y a-t-il à soulever mécaniquement, bêtement et de manière répétitive, des poids, par exemple (principale activité de l'haltérophile et du culturiste) ? L'effort, une fois de plus, ne se mesure pas en " calories " dépensées, et je ferais remarquer que la notion de jugement des choses dans leur globalité (de la qualité d'effort, par exemple) constitue déjà en soi une des activités les plus méritantes et mystiques qui soient (car faisant nécessairement plus appel à l'intuition et l'inspiration, qu'à la raison et la logique pure, et sur laquelle ces dernières doivent nécessairement s'appuyer (" axiomes " : notions inconnaissables, inexpérimentables, comme le rien (zéro) ou l'infini)). C'est pourquoi la théorie de la raison pure de Descartes me paraît tout simplement stupide (à moi comme à tous les philosophes modernes, d'ailleurs, Kant en tête avec sa " critique de la raison pure ", ouvrage incontournable).

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Comment peut-on alors penser qu'exercer des activités aussi dénuées d'intelligence que le sont les activités mécaniques (et qui servent souvent de base à la définition d'esclavage et d'exploitation), puissent être considérées comme si méritantes, alors que c'est justement au niveau de l'intelligence que se trouve le talent spécifique de l'être humain, par rapport au reste de la nature, et donc, notre principal potentiel d'expression et de développement? Il suffit de se comparer à n'importe quel animal, selon Voltaire, pour voir qu'il y a toujours un domaine de performance physique où il nous dépasse (même le plus petit insecte). Cela montre d'ailleurs une fois de plus le caractère de justice et d'équilibre présent dans l'organisation naturelle du monde.

Or ce caractère se retrouve justement aussi au niveau des différentes performances physiques des humains, grâce à la notion fondamentale de longévité. Cette longévité ne constitue-t-elle pas un critère déterminant de santé ? Aucun médecin actuel en tout cas, ne prétendrait le contraire. A mon sens, il sont en général même trop persuadés de la fausse évidence que c'est le seul critère à considérer (sans doute parce que ce sont des scientifiques voire des " scientistes " (je n'ai pas peur des mots), et qu'il s'agit d'un critère facilement mesurable).

Mais là où je m'inscrits en faux contre le discours médical dominant, c'est quand on prétend que l'effort physique (et surtout sportif, car intervient en surcroît, en excès, par rapport aux besoins naturels) serait une garantie de santé (et donc de longévité, selon leurs propres critères de valeur).

Or, non seulement cela serait injuste (nous l'avons vu tout à l'heure) mais toutes les statistiques démontrent le contraire depuis plus d'un siècle. Je ne m'appuierais que sur deux données fondamentales pour faire preuve de ce que j'avance (et je ne suis pas le seul, puisque ce sont des notions que j'ai même appris en terminale scientifique, il y a déjà 15 ans (c'est en fait un secret de " polichinelle ")) :

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1 : l'espérance de vie des femmes est toujours, et partout dans le monde (donc quelques soient les conditions de vie) nettement supérieure à celle des hommes (de plusieurs années au moins). En terminale, on m'expliquait déjà, que le seul caractère sexuel secondaire qui pouvait être déterminant ici (pour déterminer la longévité), est la différence moyenne de musculature. En gros : plus vous avez une musculature développée (encouragée par les hormones masculines) plus vous serez performant mais moins vous résisterez aux outrages du temps (on retrouve cette différence symbolique jusqu'aux spermatozoïdes porteurs déjà d'une détermination sexuelle (un chromosome Y (mâle) ou X (femelle)).

Cela rétablit évidemment ce qui a longtemps été considéré comme une injustice, et qui apparaît aujourd'hui plus comme un mauvais argument " machiste ", justifiant le patriarcat : l'idée d'un sexe " faible " (ce qui paraissait donc évident sur le plan physique, alors qu'on ne faisait pas de statistiques sur les âges de décès).

2 : plus les catégories professionnelles sont sédentaires (l'extrême étant le travail intellectuel assis à un bureau), plus l'espérance de vie augmente (c'est un fait statistique aujourd'hui irréfutable). Notez qu'on associe aussi souvent l'excès de poids à la sédentarité, alors qu'une faim naturelle (non pervertie par de mauvaises habitudes), n'apparaît que en fonction de la demande énergétique. vous remarquerez au contraire, que beaucoup " d'intellectuels " sont plutôt maigres et sans la moindre graisse excédentaire, du moins pendant leur jeunesse, car la vieillesse entraîne une moins bonne élimination (que l'on soit sportif ou pas d'ailleurs).

Je pourrais citer le célèbre bon mot de Winston Churchill qui répondait " No sport !", quand on lui demandait d'où venait sa santé et sa longévité, à une époque et dans un pays (l'Angleterre) où l'on vouait et voue encore un véritable culte au sport, en invoquant justement des raisons de santé. On sait aujourd'hui que c'est lui qui avait raison (et pourtant il ne se refusait ni tabac, ni alcool, qui sont on le sait, des facteurs d'accélération du vieillissement). On peut dire que son intuition de dirigeant (sans lui, Adolf Hitler aurait conquis toute l'Europe), se retrouvait ici.

Ces résultats statistiques qui, je le rappelle, sont des faits, indéniables ( il appartient à la théorie de s'y adapter, pas l'inverse, comme beaucoup de scientifiques arrogants tentent encore trop souvent de le faire), peuvent s'expliquer par un phénomène " d'usure " générale du corps et notamment du système cardio-vasculaire, qui doit s'adapter à la demande des muscles (à ce niveau, hommes et femmes sont à égalité, d'où leur meilleur longévité, au bout du compte).

Par contre (car rien n'est jamais noir ou blanc dans ce monde), il faut savoir que l'élasticité des vaisseaux sanguins, qui favorise la circulation et lutte contre les infarctus (obstruction des vaisseaux), est améliorée par l'activité physique intense (par la vitesse de circulation qu'elle induit). C'est pourquoi une totale inactivité corporelle est quand-même néfaste.

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Mais, après ces généralités, revenons au cas plus spécifique qui nous préoccupe, c'est-à-dire l'activité sportive dans le cas d'une activité musicale, conjointe, et plus particulièrement la batterie et la percussion. Il convient d'abord de bien distinguer au cas par cas chaque activité musicale, par son instrument (et les mouvements qu'il implique), la fréquence de l'entraînement (des répétitions), sa durée, mais aussi le type de techniques (gestes) employés.

Je peux vous garantir que s'exercer pendant une heure à la double pédale de grosse caisse en faisant des frisés à 480 pulsations par minute (ce qui implique déjà un bon niveau et 28800 coups de pieds !), ne constitue pas la même dépense et le même effort physique que d'exécuter le premier plan de rock de débutant au tempo de 60 pulsations par minutes à la noire (1 coup de pied toutes les deux secondes, 1800 coups de pieds à l'heure, ce qui est plus de 10 fois moins, mais déjà pas mal quand même).

Dans ces conditions, il est évident qu'il s'agit à chacun d'évaluer la quantité de son effort et de son épuisement, mais je ne vois en tout cas pas, compte tenu de l'aspect exceptionnellement complet des gestes qu'implique la batterie (souvent bien plus que la plupart des sports existants), et de ce qui a été dit plus haut sur la longévité, l'utilité " d'en rajouter " avec une activité sportive.

Attention, la batterie n'est pas un sport car elle se propose des buts plus ambitieux (culturels, sociaux et intellectuels, voire spirituels et moraux), mais elle n'a rien à envier à l'utilité de culture physique (invoquée par les médecins) que se propose de donner tout sport (les loisirs sont un phénomène récent et aussi commercial, ne l'oublions pas). D'ailleurs l'aspect ludique de certains sports (pas tous, car je ne vois pas ce qu'il y a de ludique à tourner en rond sur une piste de stade par exemple), se retrouve encore bien plus dans la musique (ne dit-t-on pas " jouer " de la musique ?).

De plus, peu de gens peuvent se vanter de faire une activité sportive quotidiennement alors que je considère (et c'est ce qui est communément admis dans le monde de la musique) que la pratique d'un instrument de musique à un haut niveau (tout comme la pratique d'un sport de haut niveau) nécessite un exercice quotidien (déjà pour des contraintes d'entretien des réflexes acquis (voir le chapitre "entraînement")).

Enfin, j'attire votre attention sur le caractère souvent traumatisant de la plupart des sports, pour les tendons et les articulations (voir le chapitre "blessures" à ce sujet), alors que c'est déjà le cas pour les percussions.

Pour les acharnés et ceux qui veulent vite se développer une musculature performante et durable, je propose néanmoins plusieurs activités sportives, que je considère plus efficaces que d'autres :

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1 : la musculation : il en existe de plusieurs types, celle que je conseille fortement, est celle qui va développer l'endurance et la rapidité. Il s'agit de faire des efforts répétés, le plus rapidement possible et le plus longtemps possible, spécialisés, sans pause, et avec faible poids. Pour ce faire, il n'est pas forcément nécessaire d'avoir une salle entière avec des appareils. Pour ma part, dans ma jeunesse (autour de 20 ans), j'ai pratiqué quotidiennement des séances de pompes, très rapides, sans pause, en montant progressivement le nombre jusqu'à 80, ce qui est assez honorable. On peut facilement augmenter d'une pompe par jour au début (j'ai commencé avec 5 !). L'intérêt des pompes, est qu'elles sollicitent les mêmes muscles que ceux de la frappe et de plus symétriquement, en ambidextrie (le bras droit étant naturellement plus fort que le gauche, cela peut contribuer à compenser ce déséquilibre). C'est donc l'exercice de musculation idéal pour tout percussionniste débutant. Attention : dans une vraie pompe, on ne touche le sol qu'avec les mains et la pointe des pieds, tout le corps doit être tendu et aussi droit que possible (excellent pour renforcer les abdominaux et le dos, par la même occasion). En position haute, les bras doivent être tendus et en position basse, la poitrine doit effleurer le sol (sinon le décompte n'a pas de sens). En variant la position des mains au sol, on modifie un peu le type de muscles sollicités.

Pour les jambes (mollets et pieds compris), de simples génuflexions (plus ou moins basses et sans poser les genoux au sol) font largement l'affaire. Pour corser l'exercice et ajouter un travail des muscles posturaux (qui maintiennent la station en équilibre, droit, muscles latéraux), on peut les faire sur une seule jambe. L'effort très important qu'elles induisent, fait beaucoup s'accélérer le coeur et donc la circulation sanguine et élimine aussi l'excès de glucides (prévient de l'excès de cholestérol et de cellulite, voire le diabète).

Un principe général pour une action douce et continue (tous ces exercices font intervenir la pression du poids) est de retenir la chute (et ne pas se laisser tomber brutalement). Cette action prévient des tendinites et garantit un effort plus d'endurance que de puissance (éviter absolument les poids trop lourds, et arrêter dès que l'on sent des tendinites (douleurs aux tendons, entre les muscles)).

Les rameurs, en équilibre sur les fesses (exellents pour les muscles abdominaux, nécessaires pour le jeu en pointe), battements de pieds le dos collé au sol (excellent pour muscler le dos, paradoxalement, par le changement de centre de gravité déporté en avant, et sans traumatiser les cartilages intervertébraux), les tractions avec une barre ou une haltère (pour les biceps des bras) ou soulèvement de poids bras tendus (pour les trapèzes (cou), dorsaux (dos) et deltoïdes (épaules)) sont aussi d'excellents exercices faciles d'accès de musculation.

Pour les plus fragilisés (victimes de tendinites ou autres) la gymnastique chinoise inspirée des arts martiaux (exécutés au ralenti contre un adversaire imaginaire) appelée "taï-chi-chuan" ("boxe suprème" en chinois) présente d'excellents exercices de musculation très doux (qui vaut mieux que la pratique de la batterie, traumatisante de par les chocs vibratoires contre les peaux).

Je conseille un exercice de "Qi-Gong" ("maîtrise de l'énergie vitale" en chinois, photo: Guillaume Desage) extrèmement doux totalement immobile exploitant le poids encore, pour les plus traumatisés (qui peut contribuer à renforcer les tendons également): écarter les pieds au delà du bassin, plier légèrement les jambes, rentrer le bassin et garder un dos le plus droit possible, tendre les bras en avant, pliés, comme si vous embrassiez quelqu'un pointant les doigts des deux mains les uns vers les autres et essayez de rester le plus longtemps possible dans cette position (vous sentirez aisément tous les muscles qui travaillent contre la force de pesanteur).

A chacun de mesurer suivant sa résistance, de la durée, de l'intensité (poids des haltères, ou amplitude des mouvements, par exemple) ou du nombre de gestes à effectuer. L'exercice quotidien ou une fois tous les deux jours est ici plus que recommandé pour être profitable.

2 : le " jogging " : (course d'endurance : entre un quart d'heure et une heure (restons raisonnables)) absolument déconseillé aux batteurs à cause des traumatismes induits sur les tendons et articulations des chevilles et des genoux, il constitue enrevanche un bon complément à l'activité du percussionniste pur (qui joue sans pédales), surtout s'il joue assis (comme beaucoup de congueros par exemple). Notons à ce titre que le déséquilibre musculaire souvent induit par l'utilisation intensive d'un instrument de musique n'est en général pas très sain (exemple : le violon, qui induit en plus une posture déséquilibrée).

Il est impératif ici de se munir de chaussures modernes amortissantes, avec semelles à bulles d'air, surtout si on ne peut pas courir ailleurs que sur du bitume.

3 : la natation : le " roi " des sports de culture physique car c'est le moins traumatisant pour les tendons et articulations (n'importe quel médecin ou kinésithérapeute vous le dira).De plus, la natation propose des gestes inhabituels dans un milieu hyper sensible (l'eau) ce qui est intéressant pour développer sa sensibilité corporelle (conscience de son environnement, de ses gestes et de la position de son corps) et les mécanismes d'acquisition des réflexes. C'est aussi un sport qui développe la capacité pulmonaire (un bon atout pour la santé, aussi bien pour les performances que la longévité (c'est suffisamment rare pour être noté)).

4 : le " stretching " : (" étirements") les assouplissements (dans la limite du raisonnable, il ne s'agit pas de réaliserdes contorsions) profitent à tous les sports, en augmentant l'élasticité et la mobilité des muscles et en les relaxant (pour une meilleure circulation, régénération et développement). C'est pourquoi je les recommande en début et ou en fin d'activité physique autre (quelques minutes suffisent). Ils luttent donc aussi, assez efficacement contre la tendinite du " vétéran " et les courbatures du débutant (voir à "blessures"). C'est de plus encore une activité non dommageable pour la longévité (contrairement à la musculation " en puissance " (avec de lourds poids et de courtes séances entrecoupées de pauses, absolument inutile pour l'exercice de la percussion, contrairement à une idée reçue de plus), par exemple).

5 : les sports ludiques (tennis, basket-ball, football, handball, etc.) : je les déconseille fortement car il n'y a pas plus traumatisant pour les chevilles et les genoux (observez le parcours médical des champions pour vous en convaincre) à cause des changements constants de direction de course qu'ils induisent. A la rigueur, cela ne me parait pas trop mauvais pour un percussionniste " pur ", une fois encore, et seulement une fois par semaine (le sport peut aussi devenir une drogue). Noter que le tennis et le volley-ball plus encore, parce que nécessite d'être ambidextre (deux sports que j'ai pratiqué plusieurs années), proposent des gestes de frappe comparables à la percussion (intéressants à ce titre).

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Marc de Douvan

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