La cuica est un instrument d'origine africaine constituée d'une caisse de résonance (un fût cylindrique
en acier inox ou en aluminium, de 6 à 12 pouces de diamètre) voire d'un ou deux pavillons en cuivre fixés
au fût, et d'une tige de roseau ou bambou taillé et attaché au centre d'une peau obligatoirement naturelle
et fine (chèvre en général), au moyen d'une ficelle. Pour attacher cette tige, il a d'abord fallu mouiller
la peau pour l'assouplir, puis la faire sécher pour qu'elle se rigidifie et se rétracte sur l'extrémité de
la tige attachée.
Une fois montée sur le fût, tout le jeu consiste à frotter la tige ("rugueuse") avec une
éponge humidifiée au préalable (pour accentuer le frottement), d'une main, tout en pressant la peau de l'autre
côté (la tige étant à l'intérieur du fût) pour faire varier la tonalité. La peau de la cuica ne doit donc pas
être trop tendue pour obtenir une grande tessiture.
Le frottement de la tige entraîne la vibration de la peau
dans un son continu (et non un battement, ce qui serait le cas si elle était "percutée"), un peu comme un violon.
La cuica possède une phrase de base spécifique qui peut être reprise par les instruments capables d'exécuter
deux notes de tonalité différente (agogo, apito, pandeiro, etc.).
Le rythme est dicté, comme pour un violon, par le va et vient de la main qui frotte (successions de "pousser"- "tirer").
C'est un instrument délicat à entretenir, jouer et préserver, car si l'éponge n'est plus humide elle ne frotte plus, et si elle touche la peau, elle provoquera sa rupture, compte tenu de sa porosité, tension et finesse. A ne pas mettre entre toutes les mains, donc. Les joueurs de cuica doivent toujours transporter un petit flacon avec de l'eau sur eux pour humidifier l'éponge (qui devient sèche au bout de quelques minutes de jeu).
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