("shaker", cylindre d'aluminium ou acier, rempli de billes ou sable, simple ou double (relié par deux barres pour faire plus de bruit)):
Il existe une hiérarchie naturelle de l'apprentissage des instruments de la batucada. Car chaque joueur doit être capable, après seulement quelques notes d'écoute, de se situer par rapport à n'importe quel autre instrument pris isolément. En effet, toutes les batucadas ne sont pas constituées de tous les instruments, de plus cela permet de ne pas être perturbé par la superposition des 15 voix différentes de la polyrythmie et de jouer des entrées progressives ou d'isoler un petit groupe d'instruments à certains moments, pour casser la monotonie.
Le ganza, instrument que l'on joue en "secouant" ("shake" en anglais), inspiré du maracas amérindien ou de la calebasse africaine, se situe au premier échelon de cette hiérarchie. Celui qui ne réussit pas à maîtriser son rythme de base et à se placer correctement sur le tempo des autres instruments, ne devrait pas prétendre à commencer un autre instrument selon Carlinhos Brown.
Cependant, même un simple ganza, placé entre les mains d'un expert, peut effectuer des rythmes complexes comme la "bossa-nova" ou le "tamborim" (n'importe quel rythme en fait). Le principe de "va et vient" additionné d'une maîtrise de l'accent, identique à l'aller comme au retour des grains, permet un jeu proche de celui de la caisse claire ("caixa"), mais avec une seule main (ce qui permet à certains batteurs de jouer en "rim-shot" de l'autre main, pour imiter un tamborim).
Une maîtrise parfaite des dynamiques peut en fait permettre de choisir l'intensité sonore que l'on désire, à chaque choc des grains contre le fût, et ainsi exprimer des variations infinies. Rares sont les spécialistes qui ont acquis cette maîtrise, qui trouve toute sa pertinence dans un contexte de "pagode" (groupe de chanteurs, guitaristes et percussionnistes) ou de "jazz-samba", plus intimistes.
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