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La cymbale "splash"

Zildjian A custom splash 6

La cymbale splash (ou "turque petite") est une sorte de crash tellement fine et petite (6 à 12 pouces (inchs) de diamètre) qu'on la fait automatiquement rentrer en saturation, même si on frappe très doucement. Elle sature donc très vite et résonne très peu longtemps. Sa tonalité fondamentale n'est pas forcément plus aiguë qu'une crash car elle peut être bien plus fine (et donc avoir une amplitude de déformation équivalente).


Zildjian A custom splash 6"

Zildjian A custom splash 10"

Zildjian K splash 8"

Gene Krupa et Avedis Zildjian La splash est utilisée depuis les années 1930, au moment de la période "Swing" (usage suspendu, frappée par baguette de caisse claire) mais pas en orchestre symphonique ou militaire (trop fragile pour l'entrechoquer, une contre une autre, l'usage traditionnel). Son invention vient de Gene Krupa (à gauche sur la photo) qui demande à Avedis Zildjian (à droite sur la photo) de lui fabriquer un modèle de cymbale plus fin, pour le jeu avec baguette et en cabaret. Avedis est issu d'une famille d'artisans arméniens (Zildjian signifie "fabricant de cymbale arménien" en turc), qui révolutionnèrent la fabrication des cymbales en 1623 (pour le Sultan de Turquie en personne), en les rendant plus solides et graves (et donc plus audibles dans les lointains). Il émigra de Turquie aux Etats-Unis en 1929 et chercha naturellement à répondre aux besoins des musiciens américains, principalement de jazz à l'époque. Cela fait de la cymbale splash, le premier instrument créé sur le sol américain, pour la batterie moderne (si on exclut les accessoires comme la pédale de grosse caisse ou le système de tension à double serrage de la caisse claire), mais avec une distinction assez subtile par rapport aux cymbales turques originelles puisqu'elle pouvait avoir la même taille en étant juste plus fine, et les cymbales grecques antiques, encore antérieures, étaient aussi petites mais très épaisses.

Zildjian A custom splash 10, K splash (finition traditionelle) 8 et A custom 6

L'engouement pour la "splash" ne s'est pas démenti depuis et certains batteurs la préfère même à la crash, puisqu'ils l'ont absolument remplacée par elle (Trilok Gurtu, par exemple, qui utilise 3 splashs et aucune crash).Elle est particulièrement intéressante pour imiter une crash, mais avec un volume sonore plus faible, ce qui permet de l'harmoniser avec des tambours plus petits et moins puissants (c'est le cas pour Trilok Gurtu) ou en cabaret (débuts du jazz).La splash est une cymbale fragile qu'il est inutile de frapper avec force, de toute façon (on peut la frapper avec l'olive et même la main comme le font certains congueros modernes). Elle permet aussi des accents plus brutaux et surprenants sans toutefois masquer les autres instruments. Elle constraste donc avec les crashs ou les chinoises sur le plan du timbre et sa petitesse permet d'en mettre facilement plusieurs dans un set (comme Manu Katché qui en ajoute souvent pas moins de 4 en plus de deux crashs).

splash montée sur crash

On peut (comme Dave Weckl) économiser de la place en plaçant une petite splash à l'envers, sur une cymbale plus grande, en prenant soin de rajouter une rondelle de feutre entre les deux (on frappe alors la splash sur la tranche, avec le manche).

Remonter

Il existe aussi des extensions qui se fixent dans le prolongement d'un pied de cymbale (c'est ce qu'utilise Trilok Gurtu) ou en parallèle, avec une perche orientable, ce qui réduit le nombre de pieds au sol.


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