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La cymbale "ride"

La cymbale ride

La cymbale "ride" (ou "turque grande") désigne une cymbale de forme turque (avec un dôme central), grande et épaisse (de 18 à 24" de diamètre, 20" étant la dimension standard (avec la plus grande diversité de modèles), les marques proposant souvent plusieurs épaisseurs différentes, pour un même modèle de fabrication et une même taille).

La cymbale ride K custom dry ride 20" Zildjian ("léopard")
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Ces qualités lui permettent de rentrer moins facilement en saturation (ou "crash"), et donc de mettre en valeur un jeu rapide des baguettes sans en étouffer les attaques (c'est le "ping" subtil de l'olive sur le plat de la cymbale). D'où son appellation, pour jouer des phrases similaires au galop du cheval, comme le célèbre "chabada" du jazz ("to ride" signifie "chevaucher", "ride", "course").Des batteurs de jazz contemporains comme Daniel Humair, André Ceccarelli, Peter Erskine ou Jack de Johnette, font souvent des solos entiers rien que sur des cymbales ride (ils en utilisent souvent plusieurs en même temps).

La cymbale ride K Constantinople medium ride 20" Zildjian ( finition "traditionnelle")
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La grande dimension de la ride justifie aussi une richesse de timbre et d'expressivité extrême. C'est pourquoi je conseille de prêter particulièrement attention au choix de sa ride, qui sera à coup sûr un élément déterminant de la personnalité d'une batterie et du son que vous en tirerez. De plus, un peu comme pour un cuisinier, sans bons ingrédients, vous ne ferez jamais de bonne cuisine (c'est un précepte qui vaut pour tous les arts, où le détail a une importance primordiale, car touchant directement les sens et non l'intellect).

Mais attention, la qualité intrinsèque d'une cymbale (et d'un outil en général) n'est pas à considérer dans l'absolu, mais en relation avec ce que vous pourrez en faire. C'est ce que j'ai constaté avec amertume après avoir acheté une des cymbales les plus travaillées et chères du marché (que je ne citerais pas pour ne pas faire de tort au fabricant néanmoins méritant), dont la beauté du son en soi n'était absolument pas à remettre en question, mais dont la présence trop forte entrait à mon sens en "compétition" trop grande (et destructrice) avec mes autres instruments et mon propre jeu! J'ai trouvé ma cymbale idéale avec une "ride léopard" (voir la description générale des cymbales), qui crée à mon sens un contrepoint complémentaire parfait avec tous les autres instruments, et me permet d'exploiter et d'exprimer à fond tout mon potentiel technique et gestuel sans l'étouffer ni l'entraver. Les batteurs cités précédemment sont également friands de ce type de cymbale, ainsi que les batteurs de métal, sûrement pour les mêmes raisons.

Remonter

On peut, si on le souhaite, ajouter des rivets à une cymbale (de 1 à 6, en général), ce qui a pour effet de prolonger les vibrations aiguës, et d'étouffer les graves et la saturation encore un peu plus (ce procédé ressemble au timbre de caisse claire). On peu aussi ajouter, un "rattler" ("chaîne") qui pend sur la cymbale, fixé au pied, pour un effet similaire mais moins présent.

Pour ma part, je n'affectionne pas ces méthodes, qui appauvrissent le son et l'expressivité de la cymbale, mais j'admets que cela peut être intéressant dans un contexte de cabaret, pour étouffer le son, pour "aplatir" le son (amoindrir l'amplitude des dynamiques, pour le jeu avec rebonds, notamment pour le "fast bop") et pour le jeu avec balais, pour exécuter des imitations de crash "feutrées".

Le jeu du chabada sur la cymbale ride plutôt que sur le charleston a été initié par Kenny Clarke dans les années 1940, avec le style "Be-bop" (Gene Krupa, batteur emblématique de "swing" et de big-band des années 1930, ne possédait pas de ride, par exemple).

La cymbale ride est traditionnellement placée à droite, au dessus du tom basse, position la plus confortable et accessible au bras droit (qui peut alors rester le long du corps). Certains batteurs préfèrent la placer au dessus, plus près du centre, au profit d'une crash ou d'une charleston suspendue, pour ponctuer les descentes de toms (c'est le cas de Dennis Chambers, Dave Weckl, ou Horacio Hernandez, par exemple, mais ils jouent également avec deux toms basses, ce qui rallonge la descente vers la droite).

D'autres retirent le tom médium de droite, au dessus de la grosse caisse, pour la placer à cet endroit, plus accessible, et placer une crash, au dessus, à droite (comme Buddy Rich, par exemple). Enfin, certains jouent (ou jouaient) exclusivement sur des rides, avec des qualités de crash plus ou moins importantesRemonter (Elvin Jones, Brian Blade, par exemple), ce qui nécessite des cymbales aux qualités de polyvalence et d'expressivité exceptionnelles.


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