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Les toms

Les toms

Les toms sont des petits tambours (8 à 18'' de diamètre) sans timbres (contrairement au tambours militaires et aux caisses claires) et généralement munis d'un fût plus profond que les caisses (mais sans dépasser leur diamètre, contrairement aux surdos et repiniques brésiliens ou dununs africains). Dans les toutes premières batterie de jazz (au début du XXème siècle), il s'agissait de petits tambours chinois (avec peau clouée et fûts arrondis, comme des tonneaux (voir photo ci-dessous) et il n'y en avait en général qu'un seul (importé de Chine), voire aucun).

Tom-toms chinois

La version définitive moderne du tom (calqué sur la caisse claire américaine, avec doubles rangée de tirants à vis et fût cylindrique) est créée par la marque Slingerland à la demande de la "star" de la batterie des années 1930, Gene Krupa (qui jouait alors dans l'orchestre de Benny Goodman) en 1936 seulement (Photo ci-dessous, couverture du catalogue de Slingerland avec premiers toms "accordables" et Gene Krupa). Elle fut vite adoptée par beaucoup d'autres batteurs, pour sa commodité à pouvoir changer de peau, mais surtout pour la possibilité d'accorder les tambours à sa convenance (et sans doute aussi sa facilité de fabrication). Le tom est maintenant aussi souvent employé dans les fanfares et les orchestres symphoniques (en musique écrite contemporaine).

Couverture du catalogue de Slingerland de 1936 avec premiers toms accordables et Gene Krupa

Certains batteurs enlèvent la peau de résonance pour assécher le son et épurer le timbre (donner une tonalité fondamentale plus claire), comme pour la grosse caisse. Des toms ont aussi été conçus sur ce principe (sans peau de résonance) appelés "toms de concert" (pour la musique écrite contemporaine d'abord). Hal Blaine, grand batteur de studio de la pop music américaine des années 1960, fut le premier batteur à utiliser une batterie avec un important nombre de toms (avec des toms de concert) au nombre de 10. Nicko Mac Brain de Iron Maiden et Phil Collins (photo ci-dessous) les ont utilisé à la place de toms à double peaux, à un moment aussi (9 toms pour Nicko, 6 pour Phil).

Phil Collins avec une batterie avec toms de concert

disposition aujourd'hui classique des toms d'une batterie moderne: de l'aiguë au grave de gauche à droite

La "descente de toms" est une figure typique du rock et du jazz qui consiste à exécuter un frisé continu en passant d'un tom voisin à un autre (positionnés généralement de gauche à droite, du plus petit au plus grand). Le mouvement naturel des mains pour un frisé binaire, permet de passer à chaque nombre binaire de notes sur un tom de droite, sans croiser les bras (si on commence le frisé sur le premier temps avec la main droite, exemple : d1g1d1g1d2g2d2g2 (d = main droite, g = main gauche, 1 = tom 1 (aigu positionné à gauche), 2 = tom 2 (grave à droite)).

Des batteurs comme Max Roach, Jack de Johnette, Dave Weckl ou Terry Bozzio jouent de véritables mélodies sur leur set de toms (ils accordent d'ailleurs leurs toms comme des instruments à corde, en se repérant à leur note fondamentale, celle la plus audible et en choisissant des gammes).

Beaucoup de batteurs de jazz ne jouent que sur un kit minimal de deux toms (un suspendu au dessus de la grosse caisse et un tom basse sur pieds, à droite de la jambe droite, comme Bill Stewart, récemment, par exemple).

Remonter

Set de Terry Bozzio en 2004Le kit standard est de 3 toms (2 suspendus et un tom basse), tel qu'on le trouve en studio de répétition et dans le commerce, mais les kits peuvent aller jusqu'à 24 à ma connaissance (set récent (2004) de Terry Bozzio, sur trois rangées en quinquonce pour les plus petits (14 "piccolos toms" accordées chromatiquement, à gauche et 10 diatoniquement à droite (voir photo ci-dessus)!)). Il n'y a en fait vraiment de limite, que la taille des toms et la longueur des bras ! Beaucoup de batteurs de fusion (jazz-rock, jazz-funk) jouent ou jouaient avec 5 toms, 3 suspendus et deux basses ou l'inverse (Tony Williams, Dave Weckl, Dennis Chambers par exemple). Pour vous aider à constituer un set de batterie personalisé, je vous invite à aller voir ma leçon "Concevoir son set de batterie", avec photos de 10 sets exemplaires avec commentaires historiques (batteurs utilisant un set similaire) et techniques (avantages et inconvénients)

Toms suspendus

Les toms suspendus le sont par divers modes d'attache (ou " clamp ") décrits dans le chapitre "attaches".Ils sont soit fixés sur le dessus de la grosse caisse, par un tube qui la traverse, sur des pieds de cymbales, des pieds isolés ou à un " rack " (stand à 4 pieds qui sert de support à tous les instruments suspendus).

Tom basse

Les toms basses (ou "floor toms") possèdent des coquilles supplémentaires pour recevoir trois pieds sous forme de barres terminées par des embouts en caoutchouc. En faisant coulisser ces barres et en la serrant avec une vis latérale, on peut régler la hauteur et l'inclinaison du tom.

En rock et en fusion, les toms ont généralement un son plus "rond" que la caisse claire pour créer un contraste et accentuer l'effet des "breaks" ("cassures" dans la composition, la mélodie, appelés aussi "fills"("remplir" en anglais) car les orchestrateurs ne les écrivent généralement pas et indiquent juste "fill" audessus d'une portée vide). Leur plus grande profondeur et l'absence de timbre leur donnent naturellement cette caractéristique, mais elle peut être accentuée par le réglage et le type de peau.En détendant la peau au maximum (il ne doit pas y avoir de plis) on élargit l'amplitude des vibrations de la peau, ce qui la rend plus grave, puissante, ronde et résonante, mais moins contrôlable sur le plan du rebond de baguette.

Si on arrive à rapprocher la note fondamentale des deux peaux d'un tambour, elles résonneront par sympathie mais en plus, en " résonance ", ce qui entraînera une note plus précise mais aussi une amplification de leurs vibrations (un peu comme quelqu'un qui pousse une balançoire toujours au bon moment, quand elle arrive à son apogée).

Double peau collée en plastique Pinstripe de la marque Remo

Ce réglage est ardu car les peaux de frappes sont généralement différentes et plus épaisses que les peaux de résonance (l'une est faite pour résister aux chocs des baguettes, l'autre plus sensible, pour répondre aux mouvements d'air). Voir ma leçon "Tendre ses peaux" pour plus d'informations sur la manière adéquate de tendre des peaux de tambours, avec schémas explicatifs.

RemonterLes peaux de toms peuvent gagner en rondeur et matité grâce au système des double peaux, comme la célèbre Pinstripe (Remo, photo) avec un système unique de collage d'une peau sur l'autre (délimité par un cercle noir).

Marc De Douvan déc. 2005, révisé en mars 2013.


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