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La cymbale "crash"

Zildjian A custom crash

La cymbale "crash" (onomatopée) (ou "turque moyenne") est une cymbale de taille moyenne à grande (13 à 20'' de diamètre), généralement assez fine.










Zildjian A custom crash 14": "crash" (coup de manche)

Zildjian A custom crash 14": "ping" (coup d'olive)

Zildjian A custom crash 15": "crash"

Zildjian A custom Projection crash (plus épaisse) 17": "ping"

Elle subit les mêmes modes de fabrication que la ride. C'est principalement sa finesse qui lui donne ses qualités de saturation aisée ("crash" de cymbale). Néanmoins, il est quand même recommandé de frapper avec le manche (sur le plat et non la tranche, ce qui l'abîmerai (voir: "frappes de cymbales")) plutôt que l'olive, pour s'assurer de sa mise en saturation. Pour des raisons évidentes de conservation, il est fortement conseillé de ne pas serrer à fond une crash et de la laisser bien "lâche" sur son pied (certains pieds récents de certaines marques sont munis de "butées" à cet effet, au niveau de l'écrou, pour empêcher l'écrou papillon de se visser à fond).

La crash est le complément indispensable de la ride et du charleston. Tout batteur en possède au moins une, depuis les origines (Warren "Baby" Dodds). Certains jouent sur tout une panoplie de crash, comme Vinnie Colaiuta (3 crashs), Terry Bozzio (6), Mike Terrana (4), Mike Portnoy (7), Nicko Mac Brain (6), Aquiles Priester (5) ou Lars Ulrich (5). Mais en studio de répétition louable, on en trouve malheureusement souvent qu'une seule (d'où l'intérêt d'apporter son set de cymbales avec soi).

La crash est la ponctuation la plus forte utilisée en batterie, dans ce qu'on appelle les "pêches" qui consiste à la frapper à l'unisson avec la grosse caisse (on peut aussi utiliser un tom ou même la caisse claire, pour assécher le son). Ce son rappelle celui du tonnerre et était exécuté de la même manière dès l'origine des cymbales turques et dans la musique symphonique, bien plus tard (mais à deux musiciens au moins: un joueur de grosse caisse et un joueur de cymbales).

Certains batteurs jouent des frisés de crashs avec (en passant d'une crash à une autre) à l'unisson avec des frisés de grosse caisse (double grosse caisse ou double pédale de grosse caisse). Mike Terrana, Marco Minnemann et plus étonnamment Horacio Hernandez (batteur de latin jazz), sont des maîtres dans cette technique, en alternant frisés de pêches et de caisse claire à des vitesses faramineuses.

La "crash-ride" est un compromis entre crash et ride, qui sature moins facilement qu'une crash normale, mais en principe, toute cymbale crash jouée doucement avec l'olive peut éviter la saturation et donner un "ping" (mais assez baveux et avec une attaque assez floue car sa note fondamentale est trop aiguë, quand-même). Cela dit, en "hard rock" on utilise souvent la crash comme une ride, en battue des croches en indépendance (avec l'olive, mais sans retenue, son intermédiaire entre "crash" et "ping", ou carrément avec le manche contre la tranche), qui donne alors un son saturé à l'image des guitares ou un peu comme la battue sur charleston ouvert.

Le "crash" est le coup de baguette qui ressemble le plus au son traditionnel de la frappe d'une cymbale contre une autre, à deux mains.

Avec des mailloches, on peut faire rentrer la cymbale crash en saturation progressive (crescendo), sans entendre d'impact (un peu comme s'il s'agissait d'un son de crash à l'envers), ce qui est très évocateur pour créer des effets imitant les vagues ou le vent (Jack de Johnette et Max Roach, se servent assez souvent de cette technique, qui est souvent utilisée en introduction ou en conclusion de morceau, car hors tempo).

Plus la cymbale crash sera "sombre" ("dark", avec des harmoniques graves et un timbre complexe), plus elle aura de l'inertie à entrer en saturation. Autrement dit, même si elle le fait, elle le fait avec une attaque molle et comme à retardement (avec crescendo puis decrescendo). Ce type de crash "mou" est apprécié de beaucoup de batteurs de jazz car il reste discret et non brutal.

Remonter

Enfin, on peut s'amuser à étouffer la crash avec les doigts de la main libre, juste après l'avoir frappée (technique des plus anciennes, déjà utilisée en "New-Orleans", avant l'invention de la pédale de charleston, qui étouffe les cymbales par pression du pied), pour créer un effet inattendu et "hyper sec".


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