(3 tambours, 2 cymbales, 2 cloches, 1 wood-block)
Le modèle primitif de la batterie moderne, un hybride entre la batterie accomplie que l'on connaît aujourd'hui, avec tous ses éléments les plus modernes, et la batterie de marche militaire (à l'image des styles musicaux populaires et métissés New-Orleans et klezmer, premières étapes historiques du style jazz).
Notez l'absence de pédale de charleston, encore non inventée en 1910, date d'apparition de la première pédale de grosse caisse industrialisée. Warren " Baby " Dodds, le premier batteur de jazz Noir enregistré (" King Oliver Creole Jazz Band "), se servit de ce type de kit, sans charley, jusqu'à la fin de sa vie. En revanche il intégra l'invention du tom qui, il est vrai, impliquait peu de différence technique avec le tom tom chinois des origines (on oublie souvent à tord cette apport culturel asiatique qui montre une fois de plus que le jazz et la batterie moderne sont loin d'être purement d'origine africaine comme le croient encore certains historiens simplificateurs ou ignorants, et en font des formes typiquement américaine, terre de toutes les migrations).
Notez aussi la présence des deux cloches et du wood-block, qui servait à donner le " chabada ", en l'absence de hi-hat et de cymbale ride (invention plus tardive également).
Les cymbales était au départ de simple cymbales de fanfares (crashs de taille et épaisseur moyenne en général), suspendues par leur sangle ou une cordelette à une tige en L fixée à la grosse caisse.
Le grand diamètre de cette grosse caisse rendait peu ergonomique l'adjonction de toms suspendus volumineux au dessus, c'est pourquoi sa taille réduisit progressivement par la suite. Par contre, cette absence de toms permettait aux batteurs comme Baby Dodds d'exploiter la frappe du rim de grosse caisse.
Un des avantages de ce type de batterie à une seule pédale était de pouvoir jouer debout (en se tenant sur un pied), ce qui est plus confortable pour le dos (mais moins pour les jambes). Cette formation ressemble beaucoup à celle utilisée par les joueurs de timbales latines contemporain, comme Tito Puente ou Jose Luis « Changuito » Quintana (si l'on remplace la caisse claire et le tom par une paire de timbales).
Notez enfin la caisse claire penchée vers la droite, pour simuler la position de la caisse claire de défilé (avec sangle) et imposer ainsi la technique de prise tambour classique et militaire (les batteurs de jazz de l'époque passaient souvent d'abord par la pratique de la fanfare (les " marching bands ", très présents à la Nouvelle-Orléans à l'époque)) avec la baguette de la main gauche placée entre pouce, majeur et annulaire (exploitant le mouvement allant de la pronation à la supination de la main). Certains batteurs contemporains comme André Cecarelli, Steve Gadd, Al Foster, Virgil Donati, Thomas Lang, Vinnie Colaiuta ou Dave Weckl utilisent encore systématiquement cette technique ancestrale sur leur kit moderne, car elle permet un déport sur la droite du set (et leur set est justement plus fourni à droite).
Marc De Douvan, mars 2006, augmentation: mars 2015.
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