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Set 6 : Fusion

(7 tambours, 9 cymbales, 1 cloche, 1 double pédale)

Set 6 : Fusion
  • Légende
    • 1 : Pédale charleston 14''
    • 2 : Crash 17''
    • 3 : Splash 10'' ou 12"
    • 4 : Ride 20''
    • 5 : Charleston suspendu 12''
    • 6 : Crash 19''
    • 7 : Chinoise 16''
    • a : Caisse claire "piccolo" 14 ou 13" x 5''
    • b : Caisse claire 14 x 6,5''
    • c : Tom suspendu aigu 10''
    • d : Tom suspendu medium 12''
    • e : Tom basse piccolo 14''
    • f : Tom basse 16''
    • g : Grosse caisse 20''
  • I : Cloche de vache grande
  • A : Double pédale de grosse caisse

Un set typique des années 1980, popularisé par les grands batteurs de jazz-rock (fusion) et " requins de studio " de l'époque : Steve Gadd (mais avec une formation de cymbale proche du set standard 4 (toutes de 18'' par contre : une crash, une crash ride et une ride léopard, c'est assez rare et intéressant pour être noté)), Vinnie Colaiuta (Frank Zappa, Sting), Dave Weckl (Chick Corea, Michel Camilo, Madonna), ces deux derniers intégrant parfois 3 splashs dans leur set, Dave Weckl jouant au début avec un tom basse de 15" à la place de la caisse claire piccolo, il a aussi l'idée de positionner sa splash de 6" à l'envers sur celle de 12" séparée par une rondelle de feutre, pour gagner de l'espace, et une petite chinoise de 14" à l'endroit sur une crash de 18" pour mixer les deux timbres et résonances (empilage de cymbales, ou "stack" en anglais) et joue parfois avec une paire de bongos et un djembe à gauche du charleston, Dennis Chambers (John Mac Laughlin, Georges Clinton) parfois, avec généralement l'addition d'un tom suspendu de 13" positionné à la place de celui de 12" ici (le 12" étant placé à la place du 10" et le 10" plus à gauche) et un tom basse de 18" à droite du 16", et occasionnellement une grosse caisse « gong » suspendue de 20" au dessus (la grosse caisse avec pédale étant de 22" de diamètre).

Certains batteurs de jazz plus anciens mais progressistes, l'ont aussi adopté à cette époque, comme Elvin Jones (John Coltrane) mais avec seulement 3 crash rides de 20'' et pas de double pédale ni caisse claire piccolo, Tony Williams (Miles Davis, à sa période jazz-rock) avec l'ajout d'un tom basse de 18" mais sans caisse claire piccolo non plus, ni charleston suspendu, ni double pédale, ni chinoise, ou Peter Erskine (Weather Report, John Abercrombie).

Plus récemment citons aussi, Marvin "Smitty" Smith ou Oliver Gene Lake JR (tous deux batteurs de Steve Coleman), Virgil Donati (Frank Gambale, Derek Sherinian, Michel Polnareff) avec un tom basse de 14" à la place de la caisse claire piccolo et une deuxième caisse claire plus petite (« sopranino » de 10"x4") au dessus (les deux autres tom basses à droite étant de 16 et 18"), deux crash (18 et 16") en plus à gauche du charleston de gauche et avec les positions de la cymbale ride et du charleston suspendu intervertis et encore une autre crash de 18" au dessus à gauche en plus, et enfin (parfois seulement) une splash à gauche et au-dessus du charleston de gauche, un charleston à câble à droite et deux toms suspendus très haut au-dessus avec la peau verticale ( "air" toms: 10" sur la gauche et 13" sur la droite), Omar Hakim (Weather Report, Michel Petrucciani, Bobby McFerrin) avec souvent un set idem à Dennis Chambers, tom de 18" et grosse caisse suspendu en moins, Robby Ammeen et Horacio " El Negro " Hernandez (parfois) pour le Latin Jazz, mais avec en plus un stand de cloche au pied gauche, Bertrand Renaudin avec le même set de tambours que Omar Hakim sauf la grosse caisse de type be bop, « jazzette » (18") et une seule caisse claire, et un set de cymbales uniques, conçues spécialement pour lui, toutes en finition « léopard » (sans ciselage ni polissage avec martelage manuel clairsemé) et une disposition symétrique, pour encourager un jeu totalement ambidextre des mains (de gauche à droite : chinoise 18", ride 20", crash 16" (au dessus) à gauche, et l'inverse en miroir à droite: crash 16", ride 22" (pour une tonalité fondamentale plus grave), chinoise 20", le charleston étant en dessous et à droite de la première chinoise et à gauche de la première ride, et les rides de part et d'autre des toms suspendus, au dessus, les chevauchant).

Notez l'ajout d'une cymbale chinoise, d'une caisse claire supplémentaire (une plus sèche, à gauche du pied gauche, pour tempo rapide, changer l'ergonomie (jeu bras non croisés du charleston), ou mettre des accents surprenants), de la double pédale de grosse caisse (invention des années 1980) et du charleston suspendu à fermeture par écrou papillon à droite (invention des années 1990, pour libérer le pied gauche utilisé sinon pour jouer avec la baguette sur le hi-hat fermé, ce qui est typique du rock).

La splash est plus grande pour se rapprocher des crashs et une des crashs est très grande pour se rapprocher de la ride. Cela donne un set très polyvalent avec une grande tessiture, variété de timbre, possibilités de jeu, tout en étant très " lié ", sur le plan sonore et condensé, sur le plan spatial. Un des premiers set de vrai virtuose de la batterie, avec changement continu de style de jeu, dont on peut voir les prémisses chez le set de Louie Bellson, le premier batteur de l'histoire à utiliser deux grosses caisses avec les pieds.

D'ailleurs, la plupart des batteurs cités ici ont eu l'insigne honneur de jouer aux concerts d'hommage à Buddy Rich, ce qui constitue une sorte de consécration donnée par ses pairs.

Pour décrire maintenant ce set plus en détail, notez la position de la ride en hauteur, pour privilégier le jeu du hi-hat suspendu et de la descente de tom (avec 4 toms à " touche-touche " cette fois), notamment en roulement à 3 membres (mains et pieds droit) avec un tambour différent par membre (typique du jeu des batteurs cités).

Remarquez le décentrement de la batterie sur la droite, qui est compensée par la prise tambour utilisées par les batteurs cités (voir à set 2 pour explication sur la " prise tambour ").

Les sets suivants n'apportent que peu d'invention par rapport à celui-ci, si ce n'est une plus grande gamme tonale, ce qui permet un jeu plus mélodique, dont Terry Bozzio est un des maîtres (ce qui explique son set pléthorique), à part le set latin, qui intègre des instruments latins, justement.

Notez enfin que l'ajout d'instruments supplémentaires rendra maintenant quasiment impossible le passage rapide entre deux extrémités du set. Il y a donc bien une question de choix de jeu et pas de progrès technique dans l'absolu, à propos des sets de batterie, c'est important à souligner (sinon tous les Remonter virtuoses de la batterie auraient le même set à un moment donné, ce qui n'est pas du tout le cas, j'espère l'avoir démontré en citant divers grands batteurs de diverses époques).

Marc De Douvan, mars 2006, augmentation: mars 2015.

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