(4 tambours, 4 cymbales)
Un set très populaire, minimaliste mais pas autant que le set 1. Ici la plupart des inventions modernes de la batterie sont utilisées au minimum : une pédale de grosse caisse, une pédale de charleston, un tom aigu suspendu, un tom bass (ou " floor " tom, tom de sol, inventé dans les années 1930), une ride et une crash (mais avec des possibilités de crash ride, pour les rendre plus polyvalentes et ainsi augmenter la gamme des timbres et possibilités de jeu, sans instruments supplémentaires (on fait ainsi l'économie de deux cymbales)).
Notez l'inclinaison des deux cymbales l'une vers l'autre, qui permet de passer facilement de l'une à l'autre avec des rebonds et cela aussi parce que seul un tom suspendu les séparent.
Ce qui fait la popularité de ce set, c'est justement l'extrême réduction des distances entre tous les instruments, ce qui permet de passer sans difficulté d'une extrémité à l'autre du set, de n'importe quel instrument à n'importe quel autre.
Ce set est devenu un classique en jazz, certainement pour cette dernière raison, car elle permet un jeu polytimbral extrêmement libre, ce qui est une spécificité de la batterie solo moderne. Dès la période du big band (années 1940) ont vit apparaître des petites formations (trio (piano, contrebasse, batterie), quartette (avec un instrument à vent en plus), etc.), qui imposaient des instruments et un kit plus réduit. Gene Krupa utilisait couramment deux batterie sur scène, avec Benny Goodman, une pour les morceaux en petite formation, de ce type, et une pour les morceaux de big band (voir set 5).
Cette batterie à été adoptée par tous les batteurs de be-bop, dont le style avant-gardiste était apprécié d'une élite de connaisseurs seulement et nécessitait donc un jeu intimiste en cabaret ou petite salle.
Buddy Rich, "Papa" Jo Jones, Big Sid Catlett, Kenny Clarke, Max Roach, les pionniers du Be-bop, Art Blakey, inventeur du hard bop, "Philly" Joe Jones, Joe Morello ou Jimmy Cobb, leaders du cool jazz, Ed Blackwell, Elvin Jones et Tony Williams et Daniel Humair (qui est un des rares à intervertir les positions de pédales de charleston et grosse caisse seulement, les pieds jouant en gaucher et les mains en droitier), pour le free jazz, Al Foster pour le jazz-rock (avec une chinoise en plus à gauche du charleston), Charlie Watts (Rolling Stones) pour le rock, Ringo Starr (Beatles) pour la pop, Mitch Mitchell (Jimi Hendrix), Cindy Blackman (Lenny Kravitz) pour le funk, Brad Wilk (Rage Against the Machine) pour le hard rock, ils sont tous passés par ce kit, pour ne citer que les meilleurs et montrer que ce type de set dépasse les clivages de style et qu'il est très polyvalent.
Notez enfin l'extrême petitesse de la grosse caisse (18'' de diamètre sur la photo, les rockers préféreront une grosse caisse de 22'', plus grave et puissante) qu'Elvin Jones fut un des premiers à utiliser car il transportait sa batterie en taxi, au début de sa carrière (c'est un détail pratique et une contrainte technique qui peuvent compter), selon ses propres dires. Aujourd'hui, avec la sonorisation des batteries, ce type de grosse caisse petite est très appréciée car elle permet de réduire l'encombrement et donc d'augmenter la quantité d'instruments possibles du kit (c'est notamment mon choix).
Marc De Douvan, mars 2006, augmentation: mars 2015.
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