United Flowers, Douö Live, Zoomtop Orchestra, Steve Potts, Jean Charles Capon, Olivier Cahours, Emile Parisien, Michel Benita, Emil Spanyi, Ballet National de Guinée Conakry, Richard Bona, Xavier Cobo, Palle Danielson, Jonas Knutsson, Enrico Rava
Bertrand Renaudin (né en 1955 en Vendée), est un des premiers élèves de Dante Agostini (après un passage au conservatoire de Rennes), lui-même disciple du grand inventeur de la batterie Be Bop, installé en France: Kenny Clarke (Bertrand a lui-même rencontré Kenny). Co-écrivain et expérimentateur des premières méthodes Agostini (aujourd'hui des bestsellers dans le domaine), d'après ses propres dires, Bertrand aurait apporté à Dante l’idée géniale de symboliser le doigté de la main droite par un rond blanc et de la gauche par un point, pour rendre l’écriture internationale, système aujourd’hui repris par beaucoup d’écrivains de la percussion. Il est un des premiers batteurs français à se produire en solo (sur les traces de Max Roach), ce qui démontre déjà les qualités "captivantes" de son jeu (« Paris Concert », 1992, « Dialogues avec Dante Agostini », 2003). C'est un maître des dynamiques, des mesures asymétriques, de l'improvisation totale avec rudiments, arpèges, swing subtil, effets sonores surprenant et matiéristes, à l'image de sa peinture, trait qu'il partage avec Daniel Humair. "Touche à tout", Bertrand compose et arrange lui-même la musique pour orchestre (qui intègre le djembé, et la musique bretonne), avec une vivacité et une liberté révolutionnaire, dans les années 1990 (au sein du « Zoomtop Orchestra » dont il est le leader). Il est aussi passionné de botanique et a écrit un livre. L'implication du corps humain est un trait caractéristique de son jeu, et la rencontre et le voyage, une passion dans sa carrière (il a joué dans le monde entier). Un homme qui démontre encore que la spécialisation est bien une valeur désuète (ses influences stylistiques, vont du jazz, à l'Afrique, en passant par l’orient, la samba, le rock et le funk). Son travail a été salué par Martial Solal et Claude Nougaro et il a été lauréat du concours National de Jazz de la Défense en 1988 avec Steve Potts. Il est sans doute le premier au monde à réussir un métissage complet du jazz (batterie, saxophone), de la musique européenne (gammes et thèmes) et de la plus authentique culture mandingue en allant en Afrique rencontrer ses meilleurs musiciens (« Le ballet National de Guinée Conakry invite Bertrand Renaudin », 1998), opérant la fusion et le retour aux sources africaines du jazz peut-être le plus profond jamais réalisé. Pour ce faire, il a même dû faire fabriquer sur place un balafon chromatique à partir de deux balafons traditionnels (peut-être le premier de l’Histoire !). Son adaptation des rythmes traditionnels mandingues à la batterie moderne est peut-être la première tentative historique (et non un simple « collage » de la batterie rock, latine, funk ou jazz sur des percussions africaines), bien avant les premiers ouvrages écrits (« Djembé, dunun, drumset », Maarten Schepers, 2006, ou le dernier chapitre de ma méthode pour niveau avancé «Retour Aux Sources », 2008). Bertrand a visité ainsi 27 pays africains différents. Il donne des stages, master class, est l’auteur d’une méthode de caisse claire éditée par Alphonse Leduc.
Marc De Douvan, publication: 10 octobre 2008.
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