English: : Grands batteurs






Cours
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Mitchell John "Mitch"

Musiciens ou groupes:

Jimi Hendrix, Larry Corriell

Biographie et commentaire

"Mitch" Mitchell(anglais d’origine, né en 1947) est un des plus grands pionniers de la batterie jazz-rock , qui mêle la subtilité dynamique, l’improvisation continue et les roulements du jazz avec le rock, notamment avec accents sur notes doublées et triolets (technique qui sera reprise par les plus grands virtuoses comme , Bernard Purdie, Jeff Porcaro ou Dennis Chambers). Il est un des plus grands inventeurs du jeu avec des "notes fantômes" (« ghosts notes »), ces notes pianissimo ajoutées en complémentarité de la grosse caisse pour agrémenter l’afterbeat, aujourd’hui copié par tout le monde (même en variété !). Exemple de technique qui semble inventée par lui, sans doute inspirée par le jeu complémentaire du fameux duo de batterie d’accompagnement de James Brown, Clyde Stubblefield et John « Jab’O » Starks : le moulin avec pied droit et main gauche, en indépendance avec main droite et pied gauche, qui sera une influence majeure du « new funk » à la batterie, et qu’on retrouvera dans le jeu de Harvey Mason, John Bonham, David Garibaldi ou Steve Gadd peu de temps après (rien que cela). L’alter ego de Hendrix mais en batterie (premier album du Jimi Hendrix Experience: "Are you experienced", 1967). Il avoue lui-même une influence prépondérante du batteur de jazz avant-gardiste Elvin Jones, dont il est sûrement le premier à adapter les techniques révolutionnaires au rock, avant même John Bonham ou les batteurs de funk. Dommage que sa carrière, après la mort prématurée de Jimi Hendrix, ne lui ait que peu permis de le voir jouer avec des artistes à sa hauteur (son jeu est en fait assez proche de celui de Jack de Johnette, avec un grand sens de l’improvisation binaire, du décalage rythmique et volubile). La variété anglaise de l’époque n’aimait guère ce genre de batteurs expansifs et affirmés et il est vrai qu’il vaut mieux une audience et des acolytes qui suivent, pour ne pas paraître déplacé quand on joue « trop » bien. La disparition brutale de Jimi Hendrix, qui était devenu un ami très proche, l'a aussi dégoûté de remonter sur scène. Jimi Hendrix, américain, ne s’est réellement révélé que grâce à lui et n’a jamais mieux joué qu’avec lui, à mon avis, et le dialogue improvisé permanent qu’ils se livraient ensemble en concert, est pour moi évident et exceptionnel de virtuosité. Certains historiens trop centrés à mon avis sur la musique étiquetée « jazz », surestiment d’après moi l’apport de nouveauté de Tony Williams dans le jazz rock, qu’il n’a abordé qu’en 1968 avec Miles Davis (« Miles in the Sky ») et avec son groupe « Lifetime » (« Emergency », 1969), sans aller beaucoup plus loin que Mitch dans le genre. Avant cela, le jeu de Tony était fondamentalement be bop (pas de back beat ou beat régulier, typique du rock, funk et jazz rock). Miles avait d’ailleurs exprimé le souhait de jouer avec Jimi hendrix et il est mort trop tôt pour le réaliser (1970). Ce fut le vrai point de départ de sa période électrique et Jimi fût sûrement sa plus importante influence pour cette période. Miles a aussi affirmé dans une interview: « Jimi Hendrix peut prendre deux musiciens blancs et les faire jouer à vous faire tomber sur le cul », ce qui en dit long sur le talent de Mitch, quand on sait comment Miles était avare de compliments pour ses contemporains. Mitch vient de nous quitter (nov. 2008) et sa légende restera finalement rattachée à celle de Jimi Hendrix, ce qui n’est pas rien.

Marc De Douvan, publication: 3 janvier 2006.

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