Tupi Nagô, Mario Canonge, Celia Reggiani, Marcello Pretto, Pedrão do Maranhão, Santo Amaro, Henri Salvador, Ukulele Club de Paris, Bïa, Cesaria Evora, Trio Esperança, Paulo Moura, Nelson Ayres, Moraes Moreira, Chet Baker, Monica Passos, Michel Fugain, Etienne M'Bappe, Pierre Barouh, Marijosé Alie
Silvano Michelino est un percussionniste, chanteur, guitariste et compositeur du groupe de variété franco-brésilien (réside à Paris) Tupi Nagô (du nom d’une tribu amazonienne, Tupi, et africaine, Nagô), qui utilise le samba-reggae, la samba ou l'afoxe comme accompagnement, avec des vraies batucadas au lieu d’une batterie de jazz. Ce système est assez courant en pop brésilienne et donne ici un mélange des plus virtuoses, novateurs, éclectiques et authentiques du moment. Marcos China, membre co-fondateur du groupe qui a réuni parmi les meilleurs « sambistes » de la région parisienne comme Jean-Christophe Jacquin (auteur d’un dvd pédagogique sur la percussion brésilienne), a été un temps le chef de la bateria de Tupi Nagô, et j’ai pu personnellement suivre un de ses stages de samba-reggae à Paris, alors que ce style était encore quasiment inconnu en France (en 1995). Le samba reggae est un style de polyrythmie originaire du Nordeste, naturellement influencé par la proximité des caraïbes et de ses musiques (merengué dominicaine, clave cubaine, syncope du reggae jamaïcain, biguine guadeloupéenne, etc.) et dont le groupe de carnaval « Olodum » de Salvador de Bahia (fondé en 1979), est un des initiateurs. Aujourd'hui, beaucoup de batucadas françaises jouent exclusivement du samba-reggae, dont la particularité est de se jouer à deux baguettes pour les repiniques et deux battes, pour les surdos (gros tambours brésiliens de carnaval), reprenant des rythmes joués aux deux mains avec les doigts sur les congas, en frisé continu (technique typique du djembé, en remplissant les silences par des notes pianissimo, appelées notes « fantômes » en batterie). Silvano joue aussi bien des instruments brésiliens que cubains (bongos, congas) que indiens (Udu ou « potée », tablas), ou encore la batterie avec toujours des rythmes brésiliens (ce qui est assez original). Le premier disque de la jeune chanteuse franco brésilienne Bïa dont il est le percussionniste et l’arrangeur a reçu le Grand Prix du Disque de l'Académie Charles Cros (en 1997). Il a aussi accompagné Henri Salvador dans un de ses derniers concerts (dvd « Bonsoir l’ami », 2004).
Marc De Douvan, publication: 3 janvier 2006.
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