: : Grands batteurs

Greer Sonny

Musiciens ou groupes:

Duke Ellington and his Orchestra, Johnny Hodges, Ben Webster, Earl Hines

Biographie et commentaire

Sonny Greer fut le batteur "fétiche" de Duke Ellington à ses débuts (de 1917 (dÚs son premier concert) à 1951), et pendant « l’âge d’or » du jazz swing et de la prohibition (au fameux « Cotton Club » de New York, racheté par un gangster). Né en 1895 et mort en 1982, il fut un des premiers à jouer sur un imposant instrumentarium percussif harmonique en plus de la batterie standard, tels des gongs, timbales classiques (il fut peut-être le premier à utiliser les mailloches de timbales sur la batterie, ce qui la rapprochait du son des percussions digitales, et collabora à la conception de la premiÚre timbale à pédale pour faire varier la tension de sa peau en jouant), série de wood-blocks accordés, vibraphone, carillon tubulaire, balais, insufflant des couleurs bruitistes et illustratives en accord avec les danseurs et le style « jungle ». Ce style exotique qui divertissait les buveurs de cocktails sensés masquer l’alcool, est une des premiÚres tentatives de retour aux sources africaines affiché, un brin caricatural (coups de timbales sur deux temps, accords mineurs, et « beats » reguliers de grosse caisse) mais déjà les prémisses d’un latin jazz plus authentiquement africain qui viendra à travers la tradition percussive des esclaves rebelles de Cuba (Santeria, son cubain, puis cubop new-yorkais de Machito et de Dizzy Gillespie dans les années 1940) déjà esquissé dans les solos aux connotations "New Orleans" des premiers batteurs de jazz comme « Baby » Dodds (biguine par accents en frisé continu et temps à la grosse caisse en indépendance). Sonny Greer fut le batteur moderne "classique" (entendre: "discret, créatif et raffiné" à l'image de Duke Ellington) par excellence pour moi. C’était aussi un spécialiste des jonglages avec les baguettes, en accord avec le cÃŽté spectaculaire des shows auxquels il participait. C’est le grand Louie Bellson qui lui succédera dans l’orchestre de Duke.

Marc De Douvan, publication: 3 janvier 2006.

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